Introduction
Nous voulons que dès aujourd’hui et d'ici 2025, les impacts sur la biodiversité soient pris en compte en amont du système de production et de travail et contribuent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les limites planétaires peuvent aussi servir d’indicateurs de mesure.
Nous souhaitons que les conséquences des effets néfastes sur la biodiversité (directs et indirects) soient étudiées dans toutes les activités de production.
Pour ce faire, nous faisons la recommandation suivante :
Protection des écosystèmes et de la biodiversité
Introduction
L'objectif en détail
Nous voulons que dès aujourd’hui et d'ici 2025, les impacts sur la biodiversité soient pris en compte en amont du système de production et de travail et contribuent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Les limites planétaires peuvent aussi servir d’indicateurs de mesures.
La notion des limites planétaires relève d’une démarche scientifique. Neuf processus et systèmes (analysant par exemple la biodiversité, les changements d’utilisations des sols, l’utilisation de l’eau) régulent la stabilité et la résilience du système terrestre. Les interactions de la terre, de l'océan, de l'atmosphère et de la vie qui, ensemble, fournissent les conditions d’existence dont dépendent nos sociétés. Des seuils à ne pas dépasser sont définis pour chacun d'entre eux sous peine de perdre la stabilité du système et donc l'hospitalité de la Terre. (cf. proposition SN7 du groupe Se nourrir).
Nous souhaitons que les conséquences des effets néfastes sur la biodiversité (directs et indirects) soient étudiées dans toutes les activités de production.
La lutte contre le réchauffement climatique et la lutte pour la préservation de la biodiversité, sont deux manières de contribuer à la préservation des conditions de la vie sur Terre. Elles sont intimement liées.
Nous constatons que les bouleversements climatiques et l’interdépendance de nos échanges à l’échelle mondiale entraînent la perte dramatique de notre biodiversité. Ceci engendre la disparition de certaines espèces animales et a une forte incidence sur les populations humaines.
Mais ce qu’il faut comprendre aussi, c’est que la dégradation de cette biodiversité, accroît à son tour le réchauffement climatique !
Ainsi, la disparition du phytoplancton appauvrit le réservoir de captation de CO2 que constituent les océans, ainsi que leur degré d'oxygénation. De même, la déforestation massive des continents réduit la capacité de stockage du CO2 des écosystèmes naturels (« puits naturels de carbone »).
Attention, cependant l’impact des mesures liées à la réduction des gaz à effet de serre peut entrer en conflit avec les mesures de protection des écosystèmes. Nous devons donc introduire la notion de juste équilibre entre les enjeux environnementaux, climatiques, et les impacts sur la biodiversité (notamment dans les domaines de bioénergie épuisant les sols, énergie éolienne, barrages hydroélectriques, et l’artificialisation des sols). En effet, certaines solutions semblent bonnes en termes de réduction de l'impact carbone et environnemental, mais peuvent avoir des conséquences contre-productives et économiquement inefficaces.
Par ailleurs, les modifications apportées par l’humain à l’environnement peuvent être à l'origine de l’apparition de nouveaux virus (par exemple la crise sanitaire que nous subissons actuellement). Toutes ces crises, ces bouleversements touchant d’abord particulièrement les populations les plus vulnérables, et notre mandat portant sur la justice sociale, par cohérence nous proposons un ensemble de mesures visant à protéger la biodiversité et l’environnement naturel dont dépend l’humanité.
Nous avons donc réfléchi à des solutions adaptées, pour produire et travailler de la manière la plus écologique possible.
Exploitation générale
Le bien être des personnes et le respect de la biodiversité doivent être évalués et préalablement définis dans les études d’impact. Ces critères, principalement définis par la Cop 21 et par les limites planétaires, doivent être prépondérants sur les intérêts financiers et économiques. Une analyse de ces critères devra être intégrée lors de concertations semestrielles.
Création de Cours départementales de l’environnement et des travaux publics et privés
Il est nécessaire d’instaurer des Cours départementales de l’environnement consultatives. Celles-ci siégeront deux fois par an au Conseil départemental et auront pour fonction de :
Commissions de protection environnementale
Nous proposons de procéder à la réorganisation des commissions locales, nationales et internationales traitant de la protection des écosystèmes. Les enjeux sur la biodiversité doivent impérativement être évalués aussi bien sur le court que sur le long terme. Doivent être présents à ces commissions, des scientifiques de la biodiversité, des climatologues, des élus, des fédérations concernées (agriculture, randonnées, pêche, chasse…) et des citoyens.
Production
Tout outil et technique de production qui risquent de dégrader les écosystèmes doivent être remplacés par des techniques plus vertueuses dans le cadre de la transition écologique. Dans l’objectif de rendre plus autonome ou moins dépendante la France, toute ressource nécessaire à la production en France doit majoritairement provenir du territoire français (sols, forêts et mers) outremer compris, et devra être exploitée et/ou transformée au plus près de son origine, sauf dans le cas où les équipements, les techniques ou la main d’œuvre adéquats y seraient inexistants. Et le cas échéant, les différents acteurs devront y remédier, dans un délai à définir en fonction des secteurs, en mettant en place ou en développant les structures manquantes nécessaires. Et ce, le plus près possible des sites d’exploitation pour limiter l’empreinte carbone (outils, méthodes de travail, et formation d’une main d’œuvre spécialisée). En outre, dans l’attente de la formation d’un personnel local, il sera possible de recruter hors de son territoire, la main d’œuvre qualifiée nécessaire.
Traitement de la nocivité
Traitement des végétaux
L’importation mondiale de plantes créée des déplacements d’œufs d’insecte ou de larves, et de phytoravageurs, qui attaquent nos abeilles et nos forêts. Il est indispensable de n’importer que des plantes saines ou qui auront été traitées en amont (traitements ciblés, inoffensifs pour la biodiversité) et contrôlées. Il en va de même pour l’importation de supports de culture (terreau, tourbe, etc.).
D’une manière générale :
Traitement des déchets et des produits toxiques
Concernant les programmes de traitements de déchets enfouis, déjà en place, une nouvelle étude d’impact sur l’environnement naturel sera réalisée et leur exhumation sera obligatoire s’ils représentent un danger.
Tout projet de traitement des déchets (par exemple les métaux lourds, métaux rares, métaux critiques, produits polluants et toxiques) devra avoir fait l’objet en amont d’une évaluation de son impact sur l’environnement (sols, sous-sols, écosystèmes et biodiversité). Ceci afin de contraindre les acteurs concernés à remédier à tout impact environnemental négatif.
Les différentes directives sur les déchets doivent être renforcées par des mécanismes de contrôle et de sanction (administrative et pénale), notamment concernant le transfert clandestin de déchets aux frontières. A ce titre, il faudra augmenter le nombre de postes de police environnementale au sein de l’OFB (Office Français de la Biodiversité) d’ici 2022.
Traitement des eaux
Exploitation et gestion des forêts
Exploitation
Gestion
Adoption d’un moratoire sur l’exploitation industrielle minière en Guyane (cette proposition a été rédigée avant que le projet de mine d’or soit abandonné le 23 mai 2020 à l’issu du Conseil de défense écologique)
Il n’existe aujourd’hui aucune définition pour le terme « industriel », mais les spécialistes du secteur s’accordent pour qualifier ces sites d’industriels, à partir d’un niveau élevé de mécanisation ou d’automatisation, de moyens ou d’outils de production, de tonnage produit ou de l’emprise foncière (surface d’exploitation). En Guyane, l’exploitation minière industrielle s’oppose au format de mines dites “artisanales”.
Le bilan carbone de ces projets miniers industriels ne sont pas compatibles avec les engagements de l’Accord de Paris.
La première source d’émission des gaz à effet de serre est la production d’électricité par des centrales thermiques pour les besoins en alimentation des mines (gigantesques concasseurs pour broyer la roche, unités de cyanuration énergivores…), le transport routier avec des engins lourds fonctionnant au diesel (700 litres/100 km) et à la déforestation liée à l’installation du site et à la construction de routes. Or, les forêts emmagasinent 20 à 50 fois plus de CO2 que n’importe quel autre écosystème, notamment les forêts tropicales, très importantes car avec leur biomasse considérable, elles absorbent 50% de carbone de plus que les autres surfaces boisées. En cas de destruction de ces forêts, le carbone est à nouveau libéré sous forme de gaz à effet de serre. Pour le respect des engagements climatiques, il est donc absolument essentiel de protéger notre forêt amazonienne.
L’exemple du projet de mine à ciel ouvert de la Montagne d’Or :
À ce jour, près de 360 000 ha de forêts primaires sont menacés par les multinationales de l’industrie minière. De nombreux projets miniers, de l’envergure de la Montagne d’Or, pourraient voir le jour, si un coup d’arrêt n’est pas décidé. De la même façon que la France a adopté un moratoire sur l’exploitation d’hydrocarbures via la loi Hulot en 2017, il convient d’adopter un moratoire, dès maintenant, sur l’exploitation minière industrielle en Guyane, pour protéger efficacement le climat.
Préservation des espaces aquatiques et modification de leur exploitation
Barrage antipollution
Gestion des cours d’eau et protection des hydrosystèmes
Préservation marine
Cette séquence théorique permet de limiter au mieux les impacts sur l’environnement et oriente l’avis de l’autorité environnementale (souvent le Préfet) qui peut s’opposer à un projet. Néanmoins actuellement la compensation, n’est pas bien définie, ce qui permet au porteur de l’investissement de justifier d’une compensation sans prendre de réels engagements. Un renforcement de cette contrainte obligerait le porteur de projet à reconsidérer réellement ces impacts.