Introduction
Modifier le comportement des consommateurs constitue un levier essentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre dues à l’alimentation. D’ici 2040, notre assiette devra comprendre moins de viande et de produits laitiers. Nous voulons que, d’ici 2040, 100 % des ménages français mangent au moins 20% de fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses issues de produits Bio. Ces évolutions souhaitables pour le climat vont dans le même sens que celles qui sont souhaitables pour la santé, si l’on en croit les derniers repères nutritionnels publiés. Nous ne voulons pas dicter aux gens ce qu’ils doivent consommer. Nous voulons plutôt nous assurer que tout le monde ait accès aux bonnes informations concernant les impacts sur le climat et la santé de leur choix de consommation. Nous voulons orienter leur choix d’alimentation vers des produits plus respectueux de l’environnement. Cette sensibilisation doit s’opérer à tous les âges de la vie.
Pour cela nous proposons de :
Mieux informer le consommateur en renforçant la communication autour du PNNS et réformer le PNNS en PNNSC
Interdire la publicité sur les produits proscrits par le PNNS
Concevoir une nouvelle solidarité nationale alimentaire pour permettre aux ménages modestes d’avoir accès à une alimentation durable
Introduction
L'objectif en détail
Nous voulons que d’ici 2040 une information et une formation obligatoire des citoyens soient réalisées pour contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Avec les émissions de méthane dues aux fermentations entériques, aux déjections d’élevage et en comptant les émissions de protoxyde d’azote liées aux cultures destinées aux animaux, la viande et les produits laitiers totalisent 85 % de l’empreinte gaz à effet de serre de notre alimentation au stade agricole[1].
Les citoyens, par leur mode de consommation, ont un impact direct sur les émissions de gaz à effet de serre liées à la production agricole.
Notre ambition est d’augmenter le niveau d’information des citoyens afin d’impulser une prise de conscience collective des enjeux environnementaux. Cette sensibilisation doit s’opérer à tous les âges de la vie, de l’école à la vie adulte. Elle doit orienter les comportements des consommateurs vers les produits issus de l’agro écologie voir de l’agriculture biologique, locaux, de saison, moins carnés et avec une consommation plus faible de produits laitiers. Nous voulons que d’ici 2030 100 % des ménages français mangent au moins 20% de fruits et légumes, produits céréaliers et légumineuses issues de produits bio.
Notre ambition est de porter un changement d’assiette. Néanmoins nous avons conscience que l’alimentation et la nourriture font partie du patrimoine gastronomique français. Nous voulons inciter les citoyens à diminuer leur consommation de viande et de produits laitiers, mais nous voulons agir sur des habitudes précises. Nous voulons préserver les plats typiquement français (comme la charcuterie ou les pièces de bœufs). Surtout que cette consommation est associée à des moments importants (repas de Noël, fêtes de famille, dîners au restaurant). Nous voulons inciter les citoyens à réduire leur consommation à d’autres moments moins importants (comme par exemple le midi). En outre, nous rappelons que la consommation de viande ou de poissons, plusieurs fois par jour est un phénomène récent. Au sujet des produits laitiers, nous portons un message de diversification de l’alimentation. Nous mangeons par automatisme des produits laitiers de manière quotidienne voir plusieurs fois par jour. Pour des raisons climatiques et de santé publique il est important de diversifier notre alimentation en ayant recours à des laitages végétaux. En outre, ces produits sont bons d’un point de vue gustatif.
Notre volonté est également d’éclairer le choix des consommateurs et de leur donner des indicateurs fiables quant au bilan carbone des produits.
Sensibiliser tous les citoyens à une alimentation plus en adéquation avec les enjeux de l’agroécologie (locale, de saison, bio, moins carnée).
Agir pour la formation et la sensibilisation des citoyens c’est donc orienter les méthodes et les choix de production fait par les acteurs de la chaîne de production (exploitations, transformateurs, distributeurs).
A l’issue d’échanges avec différents acteurs et experts, et au regard de nos expériences individuelles et collectives, nous considérons en tant que citoyens qu’il faudrait prendre les décisions suivantes pour mieux informer le consommateur.
[1] L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, ADEME, janvier 2019
Nous souhaitons réformer le Plan National Nutrition Santé (PNNS) et la communication qui l’entoure :
Nous souhaitons inscrire des messages incisifs et percutants sur les étiquettes des produits qui sont proscrits ou déconseillés par le PNNS (et le futur PNNSC). Nous recommandons que ces mes-sages soient adaptés au produit et qu’ils renseignent sur les conséquences négatives des processus de production. Ces textes pourront être inscrits en en noir sur fond blanc, sur le modèle des textes inscrits sur les paquets de tabac.
Exemple de texte : « ce produit nuit à votre santé et à l’environnement », « l’huile de palme contribue à la déforestation », « ce produit détruit notre corps et l’environnement ».
Nous recommandons d’adjoindre à ces messages des photos représentant des catastrophes naturelles, conséquences du réchauffement climatique (sur le modèle des photos imprimées sur les paquets de tabac).
L’alimentation est aujourd’hui accessible à des prix qui suivent une baisse tendancielle. La lutte contre le réchauffement climatique et la production d’aliments sains pourra conduire à une hausse de prix de ces derniers. Nous recommandons que de nouvelles formes de solidarité nationale soient mises en œuvre afin de garantir à tous un accès à une alimentation saine et de qualité. Ces mécanismes doivent faire l’objet d’une analyse et de propositions détaillées. Nous invitons les autorités compétentes à se saisir de cette question et à inventer des systèmes redistributifs qui permettent aux ménages les plus modestes d’acquérir des produits de qualités durables et de ce fait faiblement émetteur de gaz à effet de serre.
Nous recommandons notamment la création de chèques alimentaires qui pourront être utilisés pour acquérir des produits durables (issus de l’agro écologie, des circuits courts). Les conditions d’éligibilité restent à définir, nous nous en remettons aux administrations et assemblées compétentes.
La définition des produits dits « durables » reste à définir par les administrations et assemblées compétentes, qui pourront s’appuyer sur la définition qui en est faite dans les objectifs SN1 et SN2.
Nous avons conscience que la modification des comportements alimentaires va impacter des secteurs de la société et notamment :
Cela nécessite, pour que l’objectif soit atteint, que l’État, les individus et le secteur privé prennent les mesures suivantes :