Introduction
Les émissions de gaz à effet de serre dues au déplacement en voiture individuelle sont majeures (plus de la moitié des émissions dues aux transports, 16% du total des émissions territoriales ; 70% des 23 millions de salariés habitant et travaillant en France utilisent leur voiture pour les trajets domicile-travail).
Face à ce constat, notre ambition est de développer massivement les autres modes de transports que la voiture individuelle, qui sont moins émetteurs de gaz à effet de serre.
Pour ce faire, nous proposons de :
Inciter à utiliser des moyens de transports doux ou partagés, notamment pour les trajets domicile-travail, en généralisant et améliorant le forfait mobilité durable, prévue par la récente loi d’orientation des mobilités.
Réduire les incitations à l’utilisation de la voiture, en réformant le système d’indemnité kilométrique de l’impôt sur le revenu.
Inciter à utiliser des moyens de transports doux ou partagés.
Introduction
L'objectif en détail
Nous voulons que d’ici 2030 la voiture individuelle ne soit plus le mode de transport privilégié pour les trajets domicile-travail.
Dans de nombreux cas, d’autres modes de transport que la voiture individuelle en solo peuvent être développés pour les trajets du quotidien : les transports en commun bien sûr, mais aussi le vélo, le vélo-électrique, le covoiturage…
La loi d'orientation des mobilités (dite loi LOM), promulguée le 24 décembre 2019, prévoit des dispositifs dans ce sens, mais il est possible d’aller plus loin.
Dans cette perspective, nous proposons de :
La loi d’orientation des mobilités (LOM), adoptée à la fin de l’année 2019, instaure une prime de mobilité durable, qui bénéficie aux salariés du secteur privé effectuant tout ou partie de leur trajet domicile-travail à vélo ou par le biais du covoiturage et des transports en commun. Elle est aujourd’hui facultative pour l’employeur et plafonnée à 400€ par an.
Ainsi, cette proposition a pour but d’inciter à utiliser des moyens de transport doux ou partagés, notamment pour les trajets domicile-travail, en généralisant et en améliorant le forfait mobilité durable, prévu par cette loi.
Concrètement, nous proposons :
Concrètement, la généralisation de cette prime et son augmentation représentent un coût pour les entreprises (et les administrations). Elle peut être utilement compensée par un crédit d’impôt ou une aide pour les petites entreprises qui ne pourront pas absorber facilement ce surcoût.
Juridiquement, la mise en œuvre de cette proposition suppose de modifier la loi LOM.
[1] https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2020/02/12/conseil-de-defense-ecologique-et-conseil-des-ministres-du-12-fevrier-2020
Aujourd’hui, les personnes utilisant une voiture privée pour se rendre sur leur lieu de travail bénéficient d’une indemnité kilométrique. Cet avantage fiscal (qui permet de déduire de l’impôt sur le revenu, ses frais de carburant dédiés aux déplacements professionnels) représente un montant significatif (environ 2 milliards d’euros) et encourage l’utilisation de la voiture.
Actuellement, cette indemnité kilométrique dépend de deux facteurs : la distance parcourue et la puissance du moteur du véhicule. Plus une voiture est puissante, plus l’indemnité est importante. Autrement dit : le barème actuel des indemnités kilométriques fournit une aide plus importante aux véhicules puissants, et donc plus émetteurs. Cette disposition est donc en contradiction avec les objectifs environnementaux. Elle constitue en outre un enjeu important pour les finances publiques, puisque les frais kilométriques représentent une dépense très importante dans le budget de l’État.
L’objectif de cette proposition est d’uniformiser le barème, afin qu’il ne soit plus indexé sur la puissance du véhicule pour mettre les véhicules peu puissants (et donc moins polluants) sur un pied d’égalité avec les véhicules polluants. Nous proposons donc d’indexer l’indemnité kilométrique sur les émissions de CO2 de la voiture. Plus la voiture émet, moins l’indemnité sera haute.
Un barème d’harmonisation possible est proposé.
Situation actuelle :
Pour les voitures
Puissance administrative | Jusqu’à 5 000 km | De 5 001 km à 20 000 km | Au-delà de 20 000 km |
3 CV et moins | d x 0,451 | (d x 0,270) + 209 | d x 0,315 |
4 CV | d x 0,518 | (d x 0,291) + 1 136 | d x 0,349 |
5 CV | d x 0,543 | (d x 0,305) + 1 188 | d x 0,364 |
6 CV | d x 0,568 | (d x 0,32) + 1 244 | d x 0,382 |
7 CV et plus | d x 0,595 | (d x 0,337) + 1 288 | d x 0,401 |
Pour les motos
Puissance fiscale | d <= 3 000 km | de 3 001 à 6 000 km | d >= 6 001 km |
1 ou 2 CV | d x 0,338 | (d x 0,084) + 760 | d x 0,211 |
3, 4, 5 CV | d x 0,4 | (d x 0,070) + 989 | d x 0,235 |
> 5 CV | d x 0,518 | (d x 0,067) + 1 351 | d x 0,292 |
Pour les vélomoteurs et scooters
d < ou = 2 000 km | de 2 001 à 5 000 km | d > ou = 5 001 km |
d x 0,269 | (d x 0,063) + 412 | d x 0,146 |
Actuellement, les frais kilométriques bénéficient essentiellement aux déciles intermédiaires (cf. la ligne en pointillés sur le graphique ci-dessous).
Source : IDDRI, « Les frais réels » : une niche fiscale anti-écologique ?
Proposition pour 2020 et au-delà :
Pour les voitures
Jusqu’à 5 000 km | De 5 001 km à 20 000 km | Au-delà de 20 000 km |
d x 0,451 | (d x 0,270) + 209 | d x 0,315 |
Pour les motos
d <= 3 000 km | de 3 001 à 6 000 km | d >= 6 001 km |
d x 0,338 | (d x 0,084) + 760 | d x 0,211 |
Pour les vélomoteurs et scooters
d < ou = 2 000 km | de 2 001 à 5 000 km | d > ou = 5 001 km |
d x 0,269 | (d x 0,063) + 412 | d x 0,146 |
D’autres pays ont également réfléchi récemment à ce type de pistes comme la Grande-Bretagne[1].
Afin de réunir les conditions d’acceptabilité et de justice sociale de cette mesure, nous proposons de :
Pour rendre faisable cette proposition, il suffit de faire évoluer le code général des impôts (CGI) et notamment son article 83. Un arrêté fixe annuellement les modalités de calcul et sera également à modifier (Arrêté du 11 mars 2019 qui fixe le barème forfaitaire permettant l’évaluation des frais de déplacement relatifs à l’utilisation d’un véhicule par les bénéficiaires de traitements et salaires optant pour le régime des frais réels déductibles).
[1] « All new cars provided to employees and available for private use that are first registered from 6 April 2020 will be taxed according to the CO2 emissions figure, measured under the Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure system »: https://www.gov.uk/government/publications/taxable-benefits-and-rules-for-measuring-carbon-dioxide-emissions
Afin d’encourager tout un chacun à prendre le vélo dès le plus jeune âge, nous proposons de créer un système de prêt de vélo, basé sur le modèle du prêt de livres scolaires :
Nous sommes conscients que ces propositions auront un impact sur les employeurs et notamment les plus petits, dans les zones dans lesquelles l’offre de transport en commun ou les infrastructures de mobilités douces sont moins développées.
Cela nécessite, pour que l’objectif soit atteint, que l’État, les collectivités territoriales, les individus et le secteur privé prennent les mesures suivantes :
Appliquer les nouvelles règlementations adoptées (avec compensation de l’État à prévoir dans un premier temps pour les plus petites entreprises).