Introduction
Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Nous voulons que d’ici 2025 le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions.
Plus particulièrement, nous proposons de :
Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux
Introduction
L'objectif en détail
Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Nous voulons que d’ici 2025 le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions.
La baisse de la consommation numérique est un des moyens d’obtenir une baisse des émissions de gaz à effet de serre considérable, car il représente en émissions 2 à 3 fois l’empreinte carbone d’un pays comme la France. Ce phénomène est majoritairement lié à la fabrication des équipements, des logiciels ainsi qu’à leur utilisation avec le stockage et la circulation des données. L’impossibilité d’atteindre nos objectifs sans réduction de l’empreinte carbone de ce secteur paraît évidente. Par ailleurs, il faut tenir compte que la quantité de minerais pour fabriquer des équipements numériques est limitée dans la nature. Pour une grande partie de ces matières premières, l’épuisement total est attendu d’ici 30 ans.
Enfin, dans l’esprit des gens, le numérique est immatériel et peut faire l’objet d’un usage illimité. Des effets de mode nous incitent à renouveler très rapidement nos appareils numériques, alors que leur cycle de vie est très fortement émetteur de gaz à effet de serre.
Il est donc urgent d’agir et nos propositions couvrent les axes suivants :
Plus largement, nous devons retrouver une capacité à s’interroger individuellement et collectivement sur nos besoins : avons-nous besoin d’autant d’équipements électroniques et d’en changer si souvent ? Avons-nous besoin de la 5 G ?
Le numérique est un formidable levier pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Nous voulons que d’ici 2025 le numérique soit un moyen pour participer à la transition et pas un outil qui contribue toujours davantage à la hausse des émissions.
Nous ignorons trop souvent que les émissions actuelles de gaz à effet de serre liées à notre consommation numérique sont très importantes et surtout sont en constante augmentation (les émissions de gaz à effet de serre représentent 3 % en 2018 et ce sera 7 % en 2025, au même niveau que l’automobile). Il y a plus de terminaux sur la planète que d’habitants, et un data center s’ouvre par semaine dans le monde.
Au total, les évaluations disponibles permettent de révéler l’empreinte à la fois de la production d’équipements numériques et de leurs usages :
L’impossibilité d’atteindre nos objectifs sans réduction de l’empreinte carbone de ce secteur paraît évidente. Entre autres, il faut tenir compte du fait que la quantité de ressources de minerais pour fabriquer des équipements numériques est limitée dans la nature. Pour une grande partie de ces matières premières, l’épuisement total est attendu d’ici 30 ans.
Dans l’esprit des gens, le numérique est immatériel et peut faire l’objet d’un usage illimité. Nous avons-nous-même été stupéfaits, pendant la Convention citoyenne pour le climat, de découvrir l’impact carbone de nos pratiques.
Les effets de mode et certaines pratiques commerciales des opérateurs nous incitent à renouveler très rapidement nos appareils numériques, alors que leur cycle de vie est très fortement émetteur de gaz à effet de serre. L’allongement de la durée de vie des équipements numériques est un moyen efficace et simple d’obtenir une baisse importante des émissions de gaz à effet de serre associées.
Aujourd’hui cette part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est très méconnue : il est donc indispensable de rendre le consommateur (les particuliers, mais également les entreprises et institutions publiques) conscient de l’impact climatique des produits numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, produits connectés) et de leur usage (stockage de données, streaming, e-commerce, VOD, etc.). Nous devons ainsi retrouver une capacité à s’interroger individuellement et collectivement sur nos modes de consommation et nos besoins (cf. fast fashion, 5G, etc.).
Il est urgent d’agir. Le calendrier est immédiat pour la mise en place de mesures opérationnelles en 2021. Nos propositions couvrent les axes suivants :
Ecoconcevoir les produits, logiciels, services et développer le réemploi :
Systématiser les écolabels sur tous les équipements numériques :
Nous proposons de permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés et de prendre conscience du bilan carbone des équipements numériques tout au long de leur cycle de vie tout en incitant les producteurs à s’engager dans l’écoconception.
Plus particulièrement, nous proposons de :
Ces écolabels vont permettre, d’une part, aux consommateurs de faire des choix éclairés et de prendre conscience du bilan carbone des équipements numériques tout au long de leur cycle de vie. D’autres part, l’existence d’écolabels pourra inciter les producteurs à s’engager dans des démarches d’écoconception, pour ne pas apparaître comme étant moins vertueux que leurs concurrents ;
Promouvoir l’information et l’éducation sur les pratiques de sobriété numérique :
Nous proposons d’informer pour augmenter l’usage des écogestes et de la sobriété en matière numérique.
Plus particulièrement, nous proposons de promouvoir l’information et l’éducation sur les pratiques de sobriété numérique. Cette sensibilisation à l’impact carbone du numérique doit prendre plusieurs formes complémentaires pour s’adresser à tous les citoyens :
Rendre accessibles au consommateur les engagements de neutralité carbone des acteurs du numérique :
Nous proposons d’informer le consommateur pour lui laisser le choix de son fournisseur internet, en tenant compte de ses engagements en matière de neutralité carbone, comme c’est le cas pour son fournisseur d’énergie.
Pour ce faire, nous proposons de :
Nous avons conscience que cette sobriété numérique va avoir un impact sur l’ensemble de la société notamment en nous obligeant à revoir nos usages quotidiens, d’orienter autrement les choix d’équipement individuel et collectif. Cela implique que les organisations (entreprises, services publics, associations, etc.) intègrent la sobriété numérique à leurs pratiques professionnelles et à leur politique d’achat de matériel.
Entre autres organismes publics, le concours de l’ADEME et de l’ARCEP nous parait de nature à accélérer la mise en œuvre efficace de nos préconisations.
Enfin, la sobriété numérique nous parait pour autant tout à fait compatible avec la justice sociale et même vecteur d’égalité sociale puisque les individus auront moins à renouveler leurs équipements numériques, pourront davantage les faire réparer, et seront moins incités à consommer des équipements et flux numériques payants. Sortir de la surconsommation numérique aura un effet positif sur le pouvoir d’achat des plus modestes.
[1] https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/